domenica 28 gennaio 2018

Potere Al Popolo

https://www.ensemble-fdg.org

Point culminant d’une initiative lancée cette automne, la première Assemblée Nationale de la liste « Potere al Popolo » s’est tenue à Rome le dimanche 17 décembre. Plus de 1000 personnes issues de collectifs militants, centres sociaux, associations, mouvements écologiques, syndicats et partis politiques, se sont réunies pour adopter le principe d’une liste unique de la gauche antilibérale et anticapitaliste aux prochaines élections législatives du printemps 2018, après plus de 80 réunions préparatoires au niveau local.
Le projet « Potere Al Popolo » est né d’un collectif militant napolitain, Je so Pazzo, (je suis cinglé), qui a transformé un hôpital psychiatrique désaffecté en centre social et espace de mobilisation. Ce projet vient après de nombreuses expériences, ces derniers mois, de constituer un « nouveau sujet politique » à la gauche du Parti Démocrate. Plusieurs tentatives ont eu lieu « par le haut » autour de la structure « Sinistra Italiana », principalement animée par les élus de Socialisme Ecologie et Liberté et des dissidents du Parti Démocrate, sous l’œil intéressé et critique de Rifondazione Comunista.
Aujourd’hui, cette expérience se limite, pour l’essentiel à un groupe parlementaire.  Pour dépasser les limites de cette première tentative, les animateurs de la campagne du Non au référendum constitutionnel ont lancé au printemps un processus constituant pour une liste de gauche, hors Parti Démocrate et refusant toute insertion dans un projet de recomposition d’un soi-disant « centre-gauche ». C’est ce que l’on a appelé le processus « Brancaccio » du nom du théâtre où s’est déroulée la première assemblée du projet.
Mais cette initiative, après quelques premiers succès, s’est embourbée dans des batailles d’appareils impulsées par les scissionnistes de gauche du Parti Démocrate, ex PCI, comme M. D’Alema et P. Bersani, qui ont décidé de créer leur propre parti, le MDP, mouvement démocratique et progressiste. Les débats complexes qui en ont découlé, les confusions entretenues dans les rapports avec les composantes politiques de « centre-gauche » ont abouti, ces dernières semaines, à la constitution d’une liste pour les élections,Liberi E Uguali (libres et égaux), présidée par Pietro Grasso, ancien président du Sénat. Liste attrape-tout, peu claire sur les questions européennes et sur les alliances politiques.
C’est dans cette situation que les forces radicales impliquées dans le processus Brancaccio ont répondu à l’appel du collectif napolitain « Je So Pazzo »et se sont engagées à soutenir le défi lancé depuis la base. Au-delà des collectifs locaux, des forces politiques comme Rifondazione, le « nouveau » PCI, Sinistra Anticapitalista et d’autres groupes autour de revues comme Contropiano, ont participé à l’Assemblée du 17 décembre à Rome. Assemblée à laquelle participait également l’ambassadrice de Palestine en Italie et des délégations de la France Insoumise et de Unidos Podemos.
En affirmant : « nous ne sommes pas la troisième liste de gauche, mais la seule », l’Assemblée a adopté le manifeste ci-dessous.
On pourra également lire (en anglais et en français) sur le site de Potere Al Popolo, un texte qui décrit les débuts de cette initiative innovante dans la reconstruction d’une gauche anticapitaliste en Italie.
https://poterealpopolo.org/a-new-grassroots-left-wing-movement-is-rising...
Mathieu Dargel
Manifeste pour une liste populaire aux prochaines élections.
Nous avons trop attendu…. Maintenant nous nous portons candidats !
Nous sommes les jeunes qui travaillons au noir, les précaires à 800 euros par mois et qui en ont besoin, qui souvent émigrent pour trouver mieux. Nous sommes les travailleu(r)ses soumis chaque jour et des chantages plus lourds et offensants pour notre dignité. Nous chômeuses, en chômage partiel ou en pré-retraite. Nous sommes les retraités qui vivent de peu, même s’ils ont peiné toute leur vie et qui maintenant ne voient plus d’avenir pour leurs enfants. Nous sommes les femmes qui lutent contre la violence masculine, le patriarcat, les disparités de salaire pour un travail égal. Nous sommes les personnes LGBT discriminées sur le lieu de travail et par les institutions. Nous sommes les banlieusards, habitants des zones périphériques, qui se battent avec des transports publics inefficaces et l’absence de services. Les malades qui attendent des mois pour une visite dans le service public de la santé, parce qu’ils ne peuvent se permettre la santé privée. Les étudiants des écoles fracassées à qui ce pays refuse tout futur. Nous sommes les travailleuses et travailleurs qui produisent la richesse de ce pays.
Mais nous sommes aussi ceux qui ne cèdent pas au désespoir et à la résignation, qui ne supportent pas de vivre dans une Italie toujours plus aigrie, triste, appauvrie et injuste. Tous les jours nous nous engageons, nous nous organisons en comités, associations, centres sociaux, partis et syndicats, dans les quartiers, dans les rues ou sur les lieux de travail, pour nous opposer à l’inhumanité de notre temps, au cynisme du profit et de la rente, aux discriminations de tous types, à la peerte de la démocratie.
Nous croyons en la justice sociale et à l’autodétermination des femmes, des hommes, des peuples.
Tous les jours, nous pratiquons la solidarité et le mutualisme, le contrôle populaire sur les institutions qui ne s’occupent pas de nos intérêts. Ces dernières années, nous avons lutté contre les licenciements, le Jobs Act, la réforme Fornero et la réforme de l’école et de l’Université ; contre les privatisations et les coupes dans la Santé et les services publics ; pour la défense des biens communs,  du patrimoine public et de l’environnement, contre les poisons, les spéculations, les mafias et la corruption, pour les droits civils ; contre les politiques économiques et sociales antipopulaires de l’Union Européenne ; contre le renversement de la Constitution née de la Résistance et pour son actualisation. Pour un monde de paix, dans lequel les ressources disponibles sont destinées aux besoins sociaux et non aux dépenses militaires. Et chaque jour nous nous engageons à construire une sociabilité, une culture et des services accessibles à toutes et tous.
Nous avons décidé de nous présenter aux élections politiques de 2018. Toutes et tous ensemble.
Parce que cette partie du pays, exclue, est désormais la majorité et doit être entendue. Parce que si personne ne nous représente, si personne ne soutient jusqu’au bout nos combats, alors nous devons le faire nous-mêmes. Parce que nous sommes fatigués d’attendre que quelqu’un vienne nous sauver…
Nous avons décidé de nous présenter pour créer un front contre la barbarie, qui a aujourd’hui mille visages : le chômage, le travail qui exploite et humilie, les guerres, les migrants abandonnés à la noyade en mer, la violence masculine envers les femmes, un modèle de développement qui détruit l’environnement, les nouveaux fascismes et racismes, la rhétorique de la sécurité qui devient répression.
Nous avons décidé de nous présenter en faisant tout à l’inverse
En partant du bas, d’un réseau d’assemblées territoriales où nous pouvons nous rencontrer, nous connaître, nous unir, définir les objectifs d’un programme partagé. Nous voulons choisir ensemble des personnes dignes, déterminées, qui soient en mesure de faire entendre la voix de la protestation, qui ont une histoire de lutte et d’engagement crédible et qui rompent l’entrelacs des affaires, de la criminalité, des clientèles, des privilèges et de la corruption.
Le Pouvoir au Peuple, cela signifie construire une démocratie réelle
Au travers des pratiques quotidiennes, les expériences d’auto-gouvernement, la socialisation des savoirs, la participation populaire. Pour nous les prochaines élections ne sont pas une fin, mais bien un moyen pour sortir de l’isolement et de la fragmentation, un instrument pour faire entendre la voix de ceux qui résistent et pour donner naissance à un mouvement qui mette réellement nos besoins au centre.
Un mouvement de travailleuses et de travailleurs, de jeunes, de chômeurs et de retraités, de compétences mises au service de la communauté, de personnes engagées en associations , comités territoriaux, expériences civiques, d’activistes et de militants, qui implique les partis, les réseaux, les associations de la gauche sociale et politique, antilibérale et anticapitaliste, communiste, socialiste, environnementaliste, féministe, laïque, pacifiste, libertaire, « méridionaliste », qui se sont opposées toutes ces années et ne se sont jamais rendues.
La télévision qualifie de « gauche » un catégorie politique qui a mené des politiques antipopulaires indiscernables de celles de la droite. Nous voulons unir la gauche réelle, celle qui est invisible dans les media, qui vit dans les conflits sociaux, dans la résistance sur les lieux de travail, dans les luttes, dans les mouvements contre le racisme, pour la démocratie, pour les biens communs, la justice sociale, la solidarité et la paix.
Nous affronterons cette campagne électorale dans la joie, l’humanité et l’enthousiasme. Avec l a volonté de faire irruption sur la scène politique en retournant les thèmes de la campagne électorale. Nous n’avons pas peur d’échouer, car nous continuerons à faire, avant, pendant et après la campagne électorale, ce que nous avons toujours fait être actifs sur nos territoires. Parce chaque relation construite, chaque affrontement qui aura acquis visibilité et consensus, chaque personne arrachée à l’apathie et à la résignation seront pour nous déjà une victoire. Nous ne construisons pas simplement une liste, mais un mouvement populaire qui travaille pour une alternative de société, bien au-delà des élections.
Ensemble, nous pouvons remettre le pouvoir aux mains du peuple, nous pouvons commencer à décider de nos vies et de nos communautés. Qui accepte le défi ?

Nessun commento:

Posta un commento